R·ONDE·S

Sous l’envoûtement du cercle : au Patrimoine Mondial Völklinger Hütte, la performance dansée R·ONDE·S abolit les frontières entre professionnel·le·s et passionné·e·s de danse

Retour sur les performances (19 et 20.06.25), les ateliers (14.05 – 12.06.25) et la répétition générale (17.06.25).

Tout concourait à faire de cet évènement une expérience extraordinaire dépassant de loin de ce qu’on peut habituellement attendre d’une représentation : avec cette performance, la danse professionnelle, l’ivresse de la répétition, un rythme commun et le jeu avec un rite archaïque ont conduit à une acrobatie collective – si bien qu’à la fin, on pouvait même se retrouver à faire partie de la ronde. Après la première parisienne au Panthéon, R·ONDE·S a investi l’ancienne usine sidérurgique de Völklingen en coopération avec le théâtre Le Carreau de Forbach.

Dans R·ONDE·S, tout tourne autour de cette figure immémoriale de la danse qui donne son nom à cette proposition chorégraphique. Entre regards et contacts physiques ininterrompus, la ronde permet une communication directe. Chacune et chacun s’empare de cette figure familière pour évoluer en suivant un rythme commun. Les 19 et 20 juin 2025, à travers ce rituel universel et intemporel, des danseuses et danseurs professionnels ont invité à une redécouverte du Patrimoine Mondial Völklinger Hütte. Le public a également pu entrer dans la ronde pour abolir les frontières entre danseurs et invités : une évidence, puisqu’il en va de la plus populaire et de la plus connue des figures de danse !

Dans un second temps, le public a lui aussi participé : un groupe de visiteur·rice·s de Lorraine et de Sarre a eu l’occasion exceptionnelle de répéter une chorégraphie avec les danseurs professionnels Emma Rouaix et Ismaël Belabid-Lenoir de l’équipe de Pierre Rigal dans le château d’eau du Patrimoine Mondial. Au total, six ateliers et une répétition générale ont été organisés. Une trentaine de personnes ont répété ensemble et ont communiqué en anglais, en français et en allemand. Les jours de performance, le groupe de l’atelier a présenté sa chorégraphie après celle des professionnels. Avec un sourire aux lèvres, les participants étaient ensuite unanimes : leur participation dans le cadre de R·ONDE·S était une expérience unique !

Une danse de la puissance au cœur du Patrimoine Mondial

Peu à peu, ils [les danseurs professionnels de l’équipe de Pierre Rigal et les participants aux ateliers] ont fait descendre les spectateurs de leurs tabourets et les ont entraînés dans la danse en cercle. La soirée s’est ainsi terminée comme une grande fête de la danse, sous un ciel sans nuages qui s’assombrit peu à peu. Une soirée qui donne de la bonne humeur et de l’énergie. Que demander de plus en ces jours pleins de mauvaises nouvelles ? – Silvia Buss, Saarbrücker Zeitung, 21 juin 2025

Un mot sur Pierre Rigal

Pierre Rigal est venu à la danse par le sport, notamment par le 400 mètres haies. Il collabore avec le chorégraphe suisse Gilles Jobin avant de fonder en 2003 la compagnie dernière minute, dont il assure toujours la direction. Dans ses spectacles mêlant danse, théâtre, cirque, musique, arts plastiques et mime, Pierre Rigal travaille avec des danseur·euse·s de hip-hop et des acrobates, expérimentant volontiers des approches participatives. En 2024, il célèbre l’arrivée de la flamme olympique à Marseille avec BALLET JOGGING, performance collective pour 200 coureurs. Associant l’art et le sport, cette proposition s’inspire des « chorégraphies » exécutées par les oiseaux ou les poissons. Avec R·ONDE·S, il déploie une nouvelle fois son art dans des lieux autres que le théâtre puisqu’il investit le Panthéon (Paris) et le patrimoine industriel de l’usine sidérurgique de Völklingen.

Performance chorégraphique R·onde·s de Pierre Rigal.

©Rachel Mrosek