Dans cet opus au titre plein de promesses, Pierre Rigal met en scène six danseuses et danseurs tels les six faces d’un dé, celui du fameux jeu de « haz-zar » que les Arabes ont inventé pour s’amuser avec l’imprévisibilité. Ils commencent par accomplir un curieux rituel qui consiste à traverser inlassablement la scène en diagonale : finiront-ils par se rentrer dedans ou maintiendront-ils l’harmonie de départ ? À l’image de la vie faite de rencontres inattendues qui bouleversent parfois nos existences, ce spectacle rondement réglé et plein d’humour ne cesse alors de provoquer de nouvelles contraintes. À grand renfort d’illusions d’optique et d’illusions physiques, la scénographie fluctuante oblige les interprètes – en solo ou collectivement – à toujours s’adapter : seule la frénésie de leurs mouvements leur permet de sortir du chaos initial. Ils finissent même par révéler une trame aussi inattendue que poétique mais surtout visuellement réjouissante : et si tout, en fait, était écrit ? Jouant avec les notions de destin, chance, accident ou providence, Pierre Rigal en revient à l’écriture qui a fait le succès de ses pièces les plus connues : un langage qui lorgne du côté des danses urbaines et une écriture qui s’envisage comme de la géométrie des corps et des espaces, en bon mathématicien de formation. La surprise y est forcément permanente… Plutôt pas mal, pour parler de hasard !
Public : dès 7 ans